Fautes avouées...
Il faut que je vous avoue quelque chose. Je sais que ce message va être la source de quolibets, mais ça me torture de trop. Comme je n'ai pas de confesseur, vous allez être mon grand jury. Faute avouée à moitié pardonnée.
Mes années asiatiques ont laissé en moi deux névroses.
La première était déjà bien installée. Je me rappelle que, étant petite, j'enviais ces enfants qui faisaient ça si naturellement. Pour moi c'était déjà difficile. Alors imaginez mon désarroi quand j'ai appris que le nombre de bises à Brest avait été doublé. J'arrivais de pays où on ne s'embrasse pas, et il me fallait désormais faire deux bises à tout un chacun. Une, encore ça passe, c'est vite fait. Mais deux, ça fait plus que doubler le mouvement, l'arrêt se prolonge. Et puis la situation n'est pas encore bien claire entre les tenants de la vieille école, partisans nostalgiques de la bise unique à la brestoise, et ceux qui ne jurent que par la doublette, ce qui entraîne des quiproquos et des joues dans le vide.
Hasard numérique, il se trouve que j'ai justement deux sortes de bises en horreur. La première c'est la bise faite par un inconnu. Quel besoin de se jeter à la joue de gens dont on ne connaît même pas le nom ? La deuxième c'est la bise silencieuse, celle des ados qui se croisent dans la rue, s'embrassent, n'échangent pas un mot et se quittent immédiatement.
Donc voilà, si vous aussi vous partagez mon désamour pour les bises, faites-vous connaître, on s'entendra bien ! Si au contraire vous aimez ça, pas de problème, je continuerai à vous biser.
Et ma deuxième névrose alors ? Celle-ci est directement liée à mon séjour en Asie du Sud-Est. En effet, je suis navrée d'annoncer que j'ai un problème avec... les grands. En Thaïlande, mon presque mètre 70 faisait de moi une grande. Ce n'est pas du tout que j'aime regarder les gens de haut, mais voilà, j'ai pris l'habitude de voir plus de fronts que de mentons. Même si notre retour date de presque un an, je n'ai pas encore réussi à recaler ma jauge, et les grands me perturbent. Cet été pour mon premier cours avec une nouvelle classe j'avais prévu de commencer par demander aux élèves de se lever et de venir tous au centre de la pièce en face de moi. Une horreur, dans la classe il n'y avait que des jeunes hommes et à part un ou deux ils devaient tous faire plus d'1,85m... J'ai encore cette haute muraille humaine devant les yeux. Dorénavant je mesurerai mes étudiants avant de leur proposer ce genre d'activités !
Voilà, vous savez tout.