A la maternelle
Le récit de Judikael
Hier, quand ma mère m'a dit : "demain on va aller à la maternelle", je l'ai regardée dans les yeux et je lui ai dit : "écoute maman, à 5 mois je logeais dans une résidence étudiante, à 10 mois j'allais en cours de master et à 15 mois j'assistais aux réunions de l'Alliance Française. Alors la maternelle..." Et puis pour lui faire plaisir, et parce qu'on allait retrouver ma copine Tiantian et Sylvie, sa maman, j'ai accepté.
De l'extérieur, ça m'a bien plu, la cour est vraiment bien équipée et j'adore les togobbans.
On est d'abord allés dans la classe. Il y avait beaucoup de jouets, des trucs que je n'avais jamais vus. Maman m'a dit que c'était des marteaux, des cannes à pêche... J'ai remarqué qu'il y avait beaucoup de choses faites main, maman pourra en prendre de la graine.
La maîtresse s'appelle Madame Cheng, elle a l'air très gentille. Elle nous a laissés jouer librement. Mais là, j'ai compris que ce n'était pas vraiment une école : les parents et les grands-parents sont restés avec nous pendant les deux heures. A l'université il n'y a pas de papas et mamans dans la classe ! Je suis donc allé inspecter les autres salles. Là-bas il n'y avait que des enfants et des maîtresses, ouf !
Heureusement la présence de ma mère ne m'a pas empêché de jouer tranquillement. A un moment on a changé de salle. La maîtresse nous a raconté une histoire de pommes rouges et nous a demandé de trouver des objets rouges et les mettre dans des paniers. Moi j'ai décidé de l'aider en empilant les paniers et je suis allé jouer sur les balançoires.
Après on a eu un petit goûter : de l'eau tiède et une banane. Comme à la maison, je suis allé jeter la peau de banane à la poubelle. En retournant dans la deuxième salle, j'ai remarqué qu'il y avait une voiture dans le couloir. Alors j'ai abandonné la maîtresse et les copains et je me suis entraîné pour le permis de conduire, il n'est jamais trop tôt pour commencer. En plus, les autres s'amusaient avec des éléphants. Moi, je suis thaï, les éléphants je les connais par coeur !
Et pour finir on a joué dans la cour.
La maîtresse avait peur que je ne comprenne rien. Mais je comprends aussi bien le chinois que les autres enfants, faut pas croire !
Voilà, c'était une très bonne matinée. Je dois discuter avec maman et papa pour savoir si on y retournera.
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